Aires protégées et biodiversité : quelle complémentarité entre différentes stratégies de protection de la nature ?

Résultats scientifiques Écologie & environnement
Aires protégées et biodiversité : quelle complémentarité entre différentes stratégies de protection de la nature ?
Proportion de chaque écorégion couverte par différentes catégories IUCN de gestion des    aires protégées (catégories I-III : Préservation de milieu naturel remarquable au travers d’un contrôle strict des activités humaines ; catégorie IV : préservation de fragments d’habitats ou de populations d’espèces souvent en lien avec des activités humaines ; catégories V-VI : promotion d’un développement durable et de la coexistence entre activités humaines et conservation de la nature). Le seuil le plus élevé de 17 % a été choisi en référence à l’objectif d’Aichi n°11 (CDB, 2011).

Les aires protégées sont au cœur des politiques de protection de la nature dans le monde. Parcs nationaux, réserves, sanctuaires, parcs naturels, etc. recouvrent près de 13,5 % de la surface terrestre mondiale et de nombreux efforts sont encore attendus pour atteindre l’objectif de 17 % fixé par la Convention sur la diversité biologique (CDB). Néanmoins, loin d’être homogène, ce réseau d’aires protégées repose sur des stratégies variées allant d’une protection stricte des écosystèmes excluant les activités humaines, à la promotion d’un développement durable où humains et biodiversité sont invités à coexister. Dans une étude parue dans la revue Biological Conservation, des scientifiques du CNRS, de l’IRD et du German Centre for Integrative Biodiversity Research (iDiv), dont des scientifiques issus du laboratoire Géographie de l'environnement (GEODE – CNRS, Univ. Toulouse - Jean Jaurès) et du laboratoire Botanique et modélisation de l'architecture des plantes et des végétations (AMAP – CNRS, IRD, INRAe, CIRAD, Univ. Montpellier), montrent l’importance de considérer la complémentarité de ces différentes stratégies pour la conservation de la nature à l’échelle mondiale. En particulier, leur étude révèle que les aires protégées reposant sur des logiques d’intégration et de tolérance vis à vis des activités humaines sont des territoires clé pour enrayer la perte de biodiversité. (...)

Contact

Ruppert Vimal
Chercheur CNRS au Laboratoire Géographie de l'environnement (GEODE – CNRS, Université Toulouse - Jean Jaurès)