Des cellules lymphoïdes innées contre Mycobacterium tuberculosis

Résultats scientifiques Biologie

Le rôle des cellules lymphoïdes innées (ILC) lors de l’infection tuberculeuse est mal connu. Une étude co-rédigée par des scientifiques toulousains de l'Institut de pharmacologie et de biologie structurale1 et publiée dans la revue Cell Reports, montre que l’infection de souris conduit à la différenciation locale d’ILC appelées « ILC1-like » à partir de précurseurs immatures. Les ILC1-like présentent un phénotype et un métabolisme distinct, ont un potentiel protecteur et leur génération, stimulée par la vaccination BCG, met en lumière leur importance possible dans la protection contre la tuberculose.

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© Denis Hudrisier

La tuberculose reste l'une des maladies infectieuses les plus meurtrières, avec environ 10 millions de nouveaux cas et plus de 1,5 million de décès chaque année. Les recherches sur les défenses immunitaires contre le bacille de la tuberculose, M. tuberculosis, sont largement dominées par l'étude de la contribution des macrophages, les principales cellules infectées par le bacille dans les poumons, et des lymphocytes T. De nouveaux acteurs de l’immunité antituberculeuse, et notamment des cellules immunitaires non-conventionnelles résidant dans les tissus font actuellement l’objet d’importantes recherches. Parmi ces cellules, les cellules lymphoïdes innées (ou ILC) représentent une population cellulaire découverte il y a seulement 15 ans.

Ces cellules résident dans les tissus où elles jouent un double rôle dans le maintien de l'intégrité des tissus et la protection contre les infections par des agents pathogènes. Les cellules lymphoïdes innées existent en différentes populations appelées ILC1, ILC2 et ILC3 en fonction de leurs propriétés biologiques. Dans le tissu pulmonaire de la souris, les ILC2, population majoritaire d’ILC, jouent un rôle critique dans des pathologies telles que l’asthme et les infections parasitaires. A l’inverse, les ILC1 et les ILC3 contribuent à l’immunité contre les pathogènes intracellulaires (virus, bactéries) et extracellulaires (bactéries, champignons) respectivement. La manière dont ces cellules, présentes dans le tissu au moment de l’infection, sont influencées par l’infection par M.tuberculosis et contribuent à l’immunité antituberculeuse commence à être explorée.

  • 1IPBS - CNRS / UT3 Paul Sabatier

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Denis Hudrisier
Professeur des universités à l'Institut de pharmacologie et de biologie structurale (IPBS - CNRS / UT3 Paul Sabatier)