Inhibition de la croissance du bacille de la tuberculose par une de ses toxines

Résultats scientifiques Biologie

Certaines bactéries produisent des toxines qui leur permettent de contrôler leur propre croissance, facilitant ainsi une adaptation rapide à différents stresses ou autres agressions du système immunitaire. Les scientifiques ont caractérisé le mécanisme d’action d’une de ces toxines présente chez Mycobacterium tuberculosis, le bacille de la tuberculose. La toxine se fixe au ribosome et clive spécifiquement certains ARN messagers (ARNm) en cours de traduction. Cette activité est pour la première fois observée par cryo-microscopie électronique. Les résultats de cette recherche menée en partie au Laboratoire de microbiologie et de génétique moléculaire1 sont publiés dans la revue Nature Communications.

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Figure : Mode d’action de la toxine TAC de Mycobacterium tuberculosis.

© Emmanuel Giudice et Pierre Genevaux

Les systèmes "toxine-antitoxine" (TA) à deux composants comprennent une toxine (le poison) et une antitoxine (l’antidote) qui la neutralise. Les toxines utilisent des stratégies très diverses et élégantes pour ralentir ou bloquer la croissance bactérienne en ciblant principalement des processus ou des structures essentielles tels que la synthèse des protéines, le cycle cellulaire ou les membranes.

Bien qu’à ce jour les conditions spécifiques qui conduisent à l’activation de ces toxines demeurent largement inconnues, ces systèmes ont été impliqués dans divers processus cellulaires, incluant la maintenance de  gènes de virulence et d’éléments génétiques mobiles, la défense contre les bactériophages, la tolérance aux antibiotiques et la virulence. En accord avec ces caractéristiques, l’étude des cibles et des mécanismes d’actions de ces toxines offre donc de nouvelles perspectives pour la découverte de nouveaux agents antibactériens.

  • 1LMGM/CBI - CNRS / Université Toulouse III - Paul Sabatier

Contact

Pierre Genevaux
Chercheur CNRS au Laboratoire de microbiologie et génétique moléculaires du Centre de biologie intégrative (LMGM-CBI, CNRS/Université Toulouse III - Paul Sabatier)
Reynald Gillet
Enseignant-chercheur à L'Université de Rennes 1 et à l'Institut de génétique et dévelppement de Rennes (IGDR) - Université de Rennes1/CNRS)