La formation du plateau de Démérara

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La formation du plateau de Démérara
Évolution schématique de l’étirement et de la rupture de croûte continentale niveau du Plateau de Demerara (Rift I : Rift Atlantique Central ; Rift II : Rift Atlantique Équatorial).

Il y a 150 millions d’années, la formation du plateau sous-marin de Démérara, à l’intersection de l’océan Atlantique et de l’océan Equatorial, achevait la dispersion du supercontinent Gondwana. L’histoire de ce plateau échappe encore en partie aux scientifiques qui s’y intéressent : s’il est bien établi que la croûte continentale s’est étirée puis rompue sous l’effet des rifts de l’Atlantique Central et de l’Atlantique Equatorial, on ne comprend pas encore la façon dont cet amincissement s’est déroulé, ni pourquoi il varie le long de la marge continentale.

Une équipe de recherche composée principalement de scientifiques du laboratoire Géosciences environnement Toulouse (GET/OMP - CNRS, CNES, IRD, Université Toulouse III - Paul Sabatier), a cartographié la structure de la croûte continentale et de son étirement tout le long de la marge, à partir de données industrielles inédites. Leur travail montre que la largeur de l’amincissement varie significativement le long de la marge : les segments de marges sont beaucoup plus étroits (< 100km) lorsque la direction du rift est oblique que celle-ci est normale (200-300km). Par ailleurs, les segments de marges issues du rift de l’Atlantique Central (Rift I) s’avèrent être systématiquement plus larges que ceux issus de l’Atlantique Équatorial (Rift II), et ils ont manifestement été formés dans des conditions plus chaudes.

Ainsi, c’est de la superposition de ces deux rifts qu’est issu le plateau de Démérara. L’équipe travaille à présent à caractériser l’influence des deux rifts sur les transferts de sédiments du continent vers la marge.

Bibliographie

Superimposed rifting at the junction of the Central and Equatorial Atlantic: Formation of the passive margin of the Guiana Shield – Tectonics, 2021 - A. Loparev, D. Rouby, D. Chardon, M. Dall’Asta, F. Sapin, F. Bajolet et F. Paquet
DOI : https://doi.org/10.1029/2020TC006159

Contact

Delphine Rouby
Chercheuse CNRS au laboratoire Géosciences environnement Toulouse (GET/OMP - CNRS, CNES, IRD, Université Toulouse III - Paul Sabatier)
Dominique Chardon
Chercheur IRD au laboratoire Géosciences environnement Toulouse (GET/OMP - CNRS, CNES, IRD, Université Toulouse III - Paul Sabatier)