Conférence-démo | À la recherche du temps perdu… par stimulation électrique intracérébrale
Imaginez un monde où l’on pourrait remplacer la madeleine qui projeta Marcel Proust involontairement dans son enfance par un dispositif médical délivrant des stimulations électriques dans le cerveau. Un dispositif qui permettrait d’activer cette fois-ci, volontairement, de manière prévisible et reproductible, des souvenirs personnels chez n’importe quel être humain.

Dans une ère où même des oligarques croient en l’être humain augmenté et où il n’existe toujours pas de traitement permettant aux patients atteints d’une maladie neurodégénérative de recouvrer leur mémoire, un tel dispositif n’est pas si utopique. Nous disposons aujourd’hui de moyens d’activer des souvenirs chez des sujets humains, notamment chez des patients épileptiques, par le biais de stimulations électriques intracérébrales.
Malheureusement, nous sommes encore incapables de le faire de manière prédictible. Leur mécanisme d’action n’étant pas maîtrisé, ces stimulations ont alimenté différents « neuromythes ».
Cette activité propose un aperçu des travaux de recherche scientifiques dont les objectifs sont de comprendre les effets des stimulations électriques intracérébrales chez l’être humain sur les circuits neuronaux et sur les réseaux de la mémoire, et de mieux maîtriser les paramètres électriques pour tenter d’aboutir à une stimulation dirigée, rationnelle du cerveau.
Jonathan Curot est neurologue au CHU de TOULOUSE, chercheur CNRS au Centre de recherche cerveau et cognition (CERCO | CNRS – Université de Toulouse).
Aube Darves-Bornoz est doctorante CNRS en neurosciences Centre de recherche cerveau et cognition (CERCO | CNRS – Université de Toulouse)