Micro-conférence | Les voix des forêts

Du 19:30
au 20:30
Les halles de la Cartoucherie, salle Esquirol 10 Place de la Charte des Libertés Communales 31300 Toulouse

Les forêts sont un des piliers essentiels du climat, de la biodiversité et de la vie. Les étudier, c’est prendre conscience de l’équilibre fragile de notre planète et de notre responsabilité pour le préserver. Trois scientifiques partageront leurs recherches pour mieux comprendre ces écosystèmes essentiels et les protéger.

Les premiers génomes du bois ancien commencent à délivrer leurs secrets par Stefanie Wagner, paléogénomicienne

L'étude de l'ADN ancien a bouleversé à plusieurs reprises nos connaissances sur l'histoire de l'homme, des animaux et des plantes. Cependant, le bois a longtemps été ignoré en tant que source d'ADN ancien, car même le bois des arbres vivants ne contient que très peu d'ADN. 
Stefanie Wagner, paléogénomicienne au Centre d'anthropobiologie et de génomique de Toulouse, évoquera ses travaux qui ont permis l’extraction et le séquençage de l’ADN de bois anciens de chênes gorgés d’eau. Elle vous expliquera comment cette prouesse méthodologique a permis de faire « parler » les premiers génomes du bois âgés de 600 à 3800 ans.
 

Stefanie Wagner est ingénieur de recherche INRAE au Centre d'anthropobiologie et de génomique de Toulouse (CAGT | CNRS – Université de Toulouse)
 

Les forêts face à la nouvelle donne des feux par Mélanie Rochoux, géophysicienne

En France, pendant la saison estivale, des conditions météorologiques extrêmes (vagues de chaleur et sécheresses) peuvent sévir dans le Sud de la France, où la végétation y est facilement inflammable, et ainsi favoriser les feux. Le changement climatique et les évolutions défavorables de la végétation (mortalité, accumulation, déprise agricole) ouvrent la voie vers une intensification des feux mais aussi à leur extension à de nouvelles régions. Les feux de forêts forment donc un danger de plus pour les forêts françaises, alors qu’elles sont essentielles pour tendre vers la neutralité carbone et limiter le changement climatique. Il est important d’apprendre à mieux les connaître pour mieux caractériser leurs forces et leurs faiblesses face aux feux et ainsi agir en amont pour mieux les protéger.  
 

Mélanie Rochoux est directrice de recherche au Centre Européen de Recherche et de Formation Avancée en Calcul Scientifique (CECI, Cerfacs/CNRS/IRD)
 

Paysages amazoniens en transition par Jérôme Chave, écologue

Les forêts Amazoniennes ont une importance majeure pour le changement climatique, car elles constituent un important puits de carbone et hébergent une extraordinaire biodiversité. Cependant, près d’un quart de la surface de l’Amazonie a été converti en paysages modifiés par l’homme. Par ailleurs, le changement climatique conduit à des températures plus élevées, et des sécheresses plus intenses, avec des conséquences déjà détectables sur la forêt Amazonienne. Une question essentielle est de savoir si les forêts amazoniennes seront capables de résister aux impacts simultanés du climat et de la déforestation. Cette question est d'importance mondiale, et la France est directement concernée car la moitié du carbone forestier est contenu dans les forêts de Guyane, qui occupent une partie de l’Amazonie.
Jérôme Chave, coordonne un projet dont l’objectif est de calibrer des modèles de dynamique forestière afin de générer des cartes d'indicateurs écologiques qui rendront compte de la vulnérabilité des forêts de Guyane. 

Jérôme Chave est directeur de recherche CNRS au Centre de recherche sur la biodiversité et l’environnement (CNRS – Université de Toulouse – IRD, INPT), directeur scientifique de la Station de recherche en écologie CNRS des Nouragues, implantée au cœur de la forêt tropicale de Guyane et membre de l’Académie des sciences.